Présentation de la rencontre du 22 juin
Pas de doute : nous vivons aujourd’hui dans un monde libéral – « ultralibéral »
ou « néolibéral » disent certains. On parle de libéralisme politique,
économique, moral… mais sans toujours savoir ce que c’est, en réalité, que le
libéralisme.
Cela s’explique : le libéralisme est une idéologie tellement omniprésente
qu’on ne la voit plus. Elle est devenue une évidence. A première vue, elle rime
avec « liberté ». Être libéral, ce serait défendre la liberté
individuelle. Cette liberté repose sur l’idée que nous sommes « propriétaires »
de notre vie et de nos biens, que notre raison nous dit comment construire
notre propre bonheur, et que rien ni personne n’a le droit de disposer de nous,
sinon nous-mêmes. On retrouve cette idée dans l’acte de naissance du libéralisme, en
1690. Dans son Traité du gouvernement
civil, le philosophe anglais John Locke écrit :
« Ce n’est pas sans raison que les hommes recherchent la société,
et qu’ils souhaitent se joindre à d’autres qui se sont déjà unis ou qui ont le
projet de s’unir et de composer un corps, pour la conservation mutuelle de
leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens : choses que j’appelle du
nom général du propriétés. »
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John Locke (1632-1704) a posé les principes du libéralisme dans sa Lettre sur la tolérance (1689) et son Traité du gouvernement civil (1690). |
Qui pourrait s’opposer à une telle conception ? Pourtant, elle comporte bien des présupposés. D’abord, que l’individu est pleinement
maître de lui-même. Ensuite, que la société n’est, à tout prendre, qu’un « service »
que les individus organisent entre eux pour défendre leurs propres intérêts. Au fond, comme le diront d’autres penseurs libéraux à la suite
de Locke, chacun n’a à se soucier que de lui-même, à comprendre où est son
intérêt, et d’utiliser la société pour le satisfaire.
Nous allons essayer de démêler ces questions, de revenir aux origines
du libéralisme et de remonter ses différentes évolutions, ses conséquences
économiques et morales, afin de mieux mettre à jour les « évidences
libérales » dans lesquelles nous baignons aujourd’hui, sans plus les voir.
Julien Chane-Alune
Julien Chane-Alune
Faire des actions pratiques (collages, portes à partes, distribution de tracts, caravanes, ...) ne suffisent plus à eux seuls pour convaincre la population qui est soumise à un déferlement de bourrage de crane par les grands médias au service du néolibéralisme.
RépondreSupprimerC'est pour ces raisons qu'il est important que tout citoyen ait un bagage culturel, et plus uniquement de façon idéologique avéré ou caché, mais sur une base objective et historique des choses afin qu'il soit en capacité par lui même de se forger une éthique citoyenne.
Yves Margenstern